La France a perdu le statut indemne vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement et faiblement pathogène (IA HP et FP) au sens du code sanitaire de l’OIE en novembre 2015 suite à une épizootie d’IA HP et FP H5 qui a affecté 93 élevages de volailles jusqu’en avril 2016. Cette première épizootie a entraîné un plan d’assainissement par vide sanitaire de la filière palmipède gras du Sud-Ouest, accompagné d’un renforcement de la surveillance programmée pour contrôler l’efficacité des mesures de lutte. Une seconde épizootie, due à un virus IAHP H5N8 introduit en Europe par des oiseaux sauvages migrateurs, est survenue dans le sud-ouest de la France à partir de novembre 2016. Contrairement à la première épizootie, cette seconde crise a aussi affecté la faune sauvage, comme l’a montré la surveillance événementielle renforcée. Ces deux épisodes épizootiques successifs ont confirmé l’importance de la surveillance événementielle pour la détection précoce des foyers sauvages et domestiques et le rôle clé de la surveillance programmée en élevage dans le contrôle des mesures de lutte mises en place. Les résultats 2016 de la surveillance événementielle de la maladie de Newcastle/ paramyxovirose du pigeon montrent que les virus APMV1 virulents continuent de circuler sur un mode enzootique dans la faune sauvage et chez les Colombiformes domestiques, rappelant l’importance de la vaccination chez ces oiseaux comme outil de maîtrise de la maladie.
[MRE] Bilan de la surveillance des maladies règlementées et troubles de l’abeille mellifère Apis mellifera pour l’année 2016 – publié le
09/12/2020
L’État met en œuvre ou subventionne deux catégories de dispositifs de surveillance chez l’Abeille domestique Apis mellifera :
– des dispositifs de surveillance de dangers sanitaires catégorisés de l’abeille tels que Paenibacillus larvae (agent de la loque américaine), Nosema apis (agent de la nosémose), Tropilaelaps spp. (agent de la tropilaelose), Aethina tumida (petit coléoptère des ruches), Vespa velutina (frelon à pattes jaunes) et Varroa destructor (agent de la varroose). Les résultats de ces dispositifs pour l’année 2016 confirment l’absence de Tropilaelaps spp. et d’A. tumida sur le territoire national, la présence enzootique de la loque américaine et de V. destructor (excepté sur certaines îles) et la progression de l’aire de répartition du frelon asiatique (onze nouveaux départements colonisés). La prévalence de la nosémose à N. apis reste faible puisque aucun foyer n’a été confirmé en 2016.
– un dispositif de surveillance des mortalités massives aiguës.
Afin de renforcer la surveillance sanitaire apicole, plusieurs dispositifs sont en cours d’élaboration dans le cadre de la Plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale. Il s’agit de dispositifs de surveillance programmée concernant V. destructor et A. tumida, et d’un dispositif de surveillance syndromique : l’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’Abeille mellifère (OMAA). Le déploiement de ce dernier dispositif a été mis en œuvre à titre expérimental à partir de 2017 dans plusieurs régions pilotes.
Étude des pratiques de dépistage de la tuberculose bovine par les vétérinaires sanitaires en France à travers des enquêtes qualitative et quantitative – publié le
08/07/2020
La persistance et circulation au sein de certains élevages bovins français de Mycobacterium bovis, agent de la tuberculose bovine, questionne l’efficacité du système de surveillance de cette maladie. Dans ce contexte, dans un premier temps, nous avions pour objectif de collecter des données qualitatives sur la réalisation par les vétérinaires de l’acte de dépistage par intradermotuberculination et sur leur perception de la lutte contre cette maladie afin de réaliser, dans un second temps, une estimation quantitative de ces pratiques et perceptions. Les résultats ont montré l’existence de non-conformités dans la réalisation de l’acte, notamment dans le choix du site d’injection, la vérification de la qualité de l’injection et la lecture des résultats. Des pratiques de sous-déclaration des résultats ont également été identifiées comme fréquentes. Les données relatives à la perception témoignaient d’une réelle conscience de la nécessité de la lutte et d’une certaine abnégation des vétérinaires, compte tenu des contraintes de terrain (techniques et pratiques) qui apparaissaient être un réel frein à la bonne réalisation du dépistage. Une perception positive de l’acte et de la lutte semblait associée à de meilleures pratiques, renforçant l’idée qu’une sensibilisation continue des vétérinaires est nécessaire, du besoin de limiter la pénibilité (meilleure contention) et de renforcer l’attractivité (rémunération, relationnel avec les autorités sanitaires, …) de la réalisation de ces dépistages.
Situation sanitaire favorable vis-a-vis de l’influenza aviaire des poulets label rouge et biologiques en France en 2018 – publié le
16/04/2020
L’élevage de poulets de chair en plein-air connaît un développement constant en France mais l’accès des volailles à l’extérieur peut entraîner un risque accru d’exposition des animaux aux virus de l’influenza aviaire (IA) pouvant circuler dans l’avifaune sauvage. Une enquête sérologique a été menée volontairement par le Synalaf, syndicat représentant les productions avicoles plein air Label Rouge et biologiques en France, entre mars et juillet 2018. L’objectif était de détecter une éventuelle circulation de l’IA chez ces volailles à la suite de l’épizootie d’IA hautement pathogène survenue à l’hiver 2016-2017 en France. Cent-dix lots de poulets de chair plein-air ont été prélevés dans onze abattoirs de dix départements. Cinq sérums par lot ont été analysés par ELISA NP ciblant tout sous-type de virus Influenza A. Aucun sérum et aucun lot de poulets n’ont été détectés positifs. La séroprévalence des lots de poulets plein-air vis-à-vis de l’IA était donc de 0 % (intervalle de confiance à 95 % [0,0-3,4]). Ce résultat, comparable à ceux précédemment obtenus dans les enquêtes sérologiques nationales entre 2009 et 2015, montre que les mesures de biosécurité appliquées en élevages de poulets de chair plein-air contribuent à limiter le risque d’exposition de ces volailles aux virus.
Le réseau Salmonella, un dispositif de surveillance des salmonelles de la fourche à la fourchette: bilan 2016 – publié le
24/12/2019
Salmonella est depuis de nombreuses années un contaminant microbiologique majeur à l’origine d’épidémies d’origine alimentaires en France et en Europe. Dans ce contexte, le réseau Salmonella centralise, depuis 20 ans, des résultats de sérotypage de salmonelles isolées sur la chaîne alimentaire. Les laboratoires partenaires envoient des souches qui proviennent de toutes filières et de tous secteurs d’activités. Ces envois sont basés sur le volontariat. Cette surveillance événementielle complète les contrôles officiels réalisés chaque année. Ce volume massif de données collecté par l’Anses confirme les tendances et les émergences rapportées au niveau
européen. Toutes origines confondues, S. Typhimurium et ses variants monophasiques ainsi que S. Enteritidis demeurent majoritairement isolées (20 % des souches reçues).
L’optimisation de l’évaluation et de la gestion du risque de salmonellose chez l’Homme et l’animal implique la collecte de données de qualité, dans un pas de temps adapté. À la suite d’un processus d’évaluation de son fonctionnement, ce réseau a donc entamé en 2015 une profonde action de modernisation de ses outils analytiques mais également de pilotage, de partage et de communication de l’information pour mieux répondre aux besoins exprimés par l’ensemble des acteurs et utilisateurs de cette surveillance.
RESEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE DES CAUSES DE MORTALITE DES EQUIDES (RESUMEQ): RETOUR D’EXPERIENCE SUR UN JEUNE RESEAU – publié le
06/12/2019
Le réseau de surveillance national des causes de mortalité équine (Resumeq) a été créé en 2015. Via la centralisation de données d'autopsie et leur analyse épidémiologique, ce réseau a pour objectifs i) la qualification des causes de mortalité équine, ii) le suivi de leur évolution dans le temps et l'espace et iii) la détection précoce de maladies émergentes. Resumeq est un dispositif de surveillance évènementielle qui implique une diversité d'acteurs et de structures. Une organisation institutionnelle a été définie comprenant un comité de pilotage, un comité scientifique et technique et une unité de coordination. Différents outils ont été développés tels des protocoles d'autopsie standardisés, un thésaurus des termes anatomo-pathologiques et un thésaurus des causes de mortalité des équidés. Une application web a été créée permettant la visualisation interactive des résultats de l’analyse des données collectées par les acteurs du réseau. Les quatre écoles vétérinaires françaises, 28 laboratoires vétérinaires et 12 cliniques vétérinaires contribuent déjà à la production et à la centralisation de données standardisées. A ce jour, environ 1400 cas d'autopsie équine, principalement localisés dans l’Ouest de la France, ont été centralisés et la couverture géographique s'améliore progressivement. L'analyse des données permet de hiérarchiser les principales causes de mortalité et d'identifier les menaces potentielles au niveau local, régional ou national. Ces premiers résultats démontrent la faisabilité et l'intérêt de cette surveillance au niveau national.
SYNTHESE DES PATHOLOGIES AVIAIRES OBSERVEES EN 2018 PAR LE RESEAU NATIONAL D’OBSERVATIONS EPIDEMIOLOGIQUES EN AVICULTURE (RNOEA) – publié le
20/11/2019
Depuis 1989, le RNOEA (Réseau National d’Observations Epidémiologiques en Aviculture) géré par l’Anses Ploufragan permet de surveiller les maladies aviaires en France grâce à la participation volontaire de correspondants vétérinaires praticiens et de laboratoires d’analyses.
L’objectif est de présenter une synthèse des pathologies signalées au RNOEA en 2018 chez les volailles de production des filières Gallus (chair et ponte), dindes, pintades, canards et gibiers.
En 2018, 11 880 signalements de pathologies ont été transmis au RNOEA par les laboratoires dont 54,4 % chez les Gallus et 22,7 % chez les dindes. Ces signalements proviennent majoritairement du Grand Ouest de la France (41 % en Pays de la Loire et 31 % en Bretagne). La colibacillose est la pathologie la plus fréquemment signalée au RNOEA dans la plupart des productions, représentant notamment 26,1 % des maladies du Gallus chair et 19,7 % des maladies des dindes. L’émergence de certaines pathologies a également été observée, comme les signalements d’Enterococcus depuis le début des années 2000 et récemment, depuis 2017, de la pancréatite virale de la pintade. En tenant compte des limites du RNOEA, ce réseau permet de disposer d’un historique et de tendances épidémiologiques des pathologies aviaires en France depuis 30 ans.
TUBERCULOSE BOVINE: BILAN ET EVOLUTION DE LA SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE ENTRE 2015 ET 2017 EN FRANCE METROPOLITAINE – publié le
05/06/2019
Entre 2015 et 2017, le système de surveillance de la tuberculose bovine a permis d’identifier 286 foyers en France métropolitaine et de récolter des informations sur la situation sanitaire de l’infection. Ainsi, si l’incidence est stable et concerne 0,05 % des troupeaux bovins, la prévalence continue d’augmenter faiblement pour atteindre 0,1 % en 2017, reflétant une situation nationale préoccupante. Il existe cependant une forte hétérogénéité entre les quatre zones d’enzooties qui concentrent la majorité des foyers : le Sud-Ouest (206), Corse (29), la Côte-d’Or (27) et la Normandie élargie au département de l’Eure-et-Loir (12). Ces quatre zones d’enzootie sont caractérisées par des contextes et des situations épidémiologiques variées. Ainsi, si cette infection reste rare, il convient de renforcer les efforts de surveillance et de lutte pour identifier et assainir les dernières poches d’enzootie, notamment dans le Sud-Ouest de la France.
NIVEAUX D'INFESTATION PAR LES ANISAKIDAE CHEZ SEPT ESPECES DE POISSON PRELEVEES AU STADE DE LA DISTRIBUTION EN FRANCE – publié le
04/04/2019
Les nématodes de la famille des Anisakidae sont présents au stade larvaire chez de nombreuses espèces de poissons et céphalopodes fréquemment consommées en France. Ces parasites peuvent induire des pathologies digestives et/ou allergiques chez l’Homme suite à la consommation de produits de la pêche infestés. L’objectif du plan de surveillance 2017 était d’estimer les niveaux d’infestation par ces parasites, des poissons mis sur le marché, quelle que soit leur présentation au consommateur final, et par conséquent, de contribuer à l’évaluation de l’exposition du consommateur. Les niveaux d’infestation observés selon des méthodes de détection non destructives (utilisées par les professionnels) et par une méthode de détection destructive et exhaustive ont été comparés. Sept espèces de poissons d’importance commerciale ont été sélectionnées et 205 échantillons ont été analysés. Les prévalences d’infestation observées par la méthode exhaustive variaient entre 29,7 % (lieu noir) et 88,9 % (merlan) et étaient significativement différentes entre les espèces de poisson. Le lieu noir présentait les nombres de parasites moyen et maximal les plus faibles (4 et 16) et le merlu les plus importants (132,1 et plus de 906). Les flancs des poissons étaient significativement plus infestés que les filets. Les parasites qui ont été identifiés appartenaient majoritairement à l’espèce Anisakis simplex.
Antibiorésistance de Campylobacter jejuni isolés de poulets et dindes de chair en France – publié le
02/07/2018
La surveillance de l’antibiorésistance des Campylobacter jejuni isolés de volailles de chair a été réalisée en 2016 en France conformément à la décision 2013/652/UE. Les caeca de 643 lots de poulets et 647 lots de dindes ont été prélevés à l’abattoir. Environ deux tiers des lots ont permis l’isolement direct de Campylobacter thermo-tolérants. Après identification, 188 isolats de C. jejuni de poulets et 164 isolats de C. jejuni de dindes ont été conservés et les concentrations minimales inhibitrices de six antibiotiques (tétracycline, ciprofloxacine, acide nalidixique, gentamicine, érythromycine et streptomycine) ont été déterminées par dilution en milieu liquide. Aucune souche de C. jejuni de poulet ou de dinde n’est trouvée résistante à l’érythromycine ou à la gentamicine. La résistance à la streptomycine est rarement observée. La résistance aux fluoroquinolones est présente chez 65,4% et 57,9% des souches de poulets et de dindes respectivement, et les deux tiers des souches de poulets ou de dindes sont résistantes à la tétracycline. Le profil de résistance le plus fréquent est la résistance à la ciprofloxacine et à la tétracycline. Les résultats sont comparés aux données obtenues les années précédentes, ou pour les volailles dans les autres pays européens, et aux données humaines françaises.