L'augmentation du nombre de foyers de tuberculose bovine depuis 2005 menace le statut officiellement indemne de la France. Si des efforts ont été faits sur la surveillance et la lutte, ils doivent être complétés par la mise en œuvre de mesures visant à prévenir la contamination des élevages indemnes et la dissémination à l'intérieur de et à partir des élevages infectés. Des études scientifiques françaises et internationales ont permis d'identifier plusieurs facteurs de risque de contamination des élevages comme les contacts directs et indirects entre troupeaux et avec la faune sauvage, ainsi que les mouvements d'animaux. Face à ces facteurs, certains pays, dont l'Angleterre et l'Irlande, promeuvent la mise en place de mesures de biosécurité, et en ont évalué l’efficacité. La plupart des évaluations réalisées concernent des mesures visant la faune sauvage, bien que de nombreuses mesures et bonnes pratiques ciblent également d'autres facteurs de risque. Les connaissances fournies par ces études, pourraient permettre d'appuyer les recommandations faites aux éleveurs bovins en France.
Numéro 85 Juillet 2018
Au sommaire
Articles
REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET DISTRIBUTION TEMPORELLE DE LA CIRCULATION DU VIRUS SCHMALLENBERG EN FRANCE EN 2016
En France, la surveillance événementielle des formes congénitales de l’infection par le virus Schmallenberg (SBV) est réalisée depuis janvier 2012 dans le cadre de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (Plateforme ESA). Depuis 2015, le dispositif de surveillance s’appuie sur un réseau de vétérinaires sentinelles dans l’objectif d’identifier une éventuelle augmentation massive de survenue de cas cliniques congénitaux sur le territoire métropolitain. Durant la saison de surveillance 2016-2017 (de septembre 2016 à août 2017, en lien avec la saison vectorielle 2016) des formes congénitales de SBV (syndrome arthrogrypose-hydranencéphalie chez des avortons et nouveaux nés bovins, ovins et caprins) ont été observées dans 180 élevages (72 élevages bovins, 102 élevages ovins et 6 élevages caprins) sur l’ensemble du territoire métropolitain. Le nombre d’élevages cliniquement atteints est trois fois supérieur à celui de la saison de surveillance 2015-2016. Cette recrudescence est très probablement liée à la circulation du SBV à bas bruit de 2013 à 2016 sur notre territoire, et au renouvellement des populations de ruminants entraînant une augmentation de la proportion d’animaux naïfs au début de la saison vectorielle 2016.
Antibiorésistance de Campylobacter jejuni isolés de poulets et dindes de chair en France
La surveillance de l’antibiorésistance des Campylobacter jejuni isolés de volailles de chair a été réalisée en 2016 en France conformément à la décision 2013/652/UE. Les caeca de 643 lots de poulets et 647 lots de dindes ont été prélevés à l’abattoir. Environ deux tiers des lots ont permis l’isolement direct de Campylobacter thermo-tolérants. Après identification, 188 isolats de C. jejuni de poulets et 164 isolats de C. jejuni de dindes ont été conservés et les concentrations minimales inhibitrices de six antibiotiques (tétracycline, ciprofloxacine, acide nalidixique, gentamicine, érythromycine et streptomycine) ont été déterminées par dilution en milieu liquide. Aucune souche de C. jejuni de poulet ou de dinde n’est trouvée résistante à l’érythromycine ou à la gentamicine. La résistance à la streptomycine est rarement observée. La résistance aux fluoroquinolones est présente chez 65,4% et 57,9% des souches de poulets et de dindes respectivement, et les deux tiers des souches de poulets ou de dindes sont résistantes à la tétracycline. Le profil de résistance le plus fréquent est la résistance à la ciprofloxacine et à la tétracycline. Les résultats sont comparés aux données obtenues les années précédentes, ou pour les volailles dans les autres pays européens, et aux données humaines françaises.
Point sur la situation épidémiologique du syndrome HSMI chez les salmonidés en France
Depuis 2014, plusieurs cas de pathologies apparentées au syndrome HSMI (inflammation du cœur et du muscle squelettique) ont été signalés sur des salmonidés en France. Chaque cas a été associé à la présence de piscine orthoreovirus (PRV), agent infectieux reconnu comme la cause de cette pathologie devenue de première importance dans les élevages de saumon atlantique en Norvège.