Numéro 69 Bulletin épidémiologique
Editorial
Les investigations épidémiologiques sont quelquefois présentées comme le « service après vente » de la surveillance épidémiologique ; en tout cas elles en sont souvent le prolongement naturel, quand il s’agit de comprendre le phénomène observé et ainsi de pouvoir prendre des mesures de prévention et de lutte adaptées. La méthodologie de ces interventions est relativement bien établie pour les épisodes pathologiques touchant l’Homme, impliquant quand il s’agit de zoonoses, une étroite collaboration entre la santé publique humaine et la santé publique vétérinaire, comme le démontre l’exemple sur les cas humains groupés de fièvre Q, récemment dans la Drôme. Cette méthodologie est beaucoup plus exploratoire quand il s’agit d’investiguer un phénomène pathologique dans la faune sauvage, avec un nombre important de difficultés très spécifiques. L’investigation d’un épisode de mortalité groupée de sangliers en Ardèche illustre ces difficultés, l’opiniâtreté des investigateurs et la multiplicité des collaborations ayant permis in fine d’identifier pour la première fois la maladie de l’oedème du porc d’élevage dans une population de sangliers sauvages.
Si la France continentale est aujourd’hui officiellement indemne de fièvre catarrhale ovine (FCO), une note de synthèse de la veille sanitaire internationale menée dans le cadre de la Plateforme ESA fait le point sur la situation épidémiologique de la FCO en Europe. La maladie, avec plusieurs sérotypes 1 et 4, a connu une expansion majeure en Europe en 2014, particulièrement dans la région des Balkans, mais aussi de manière significative en Italie et en Espagne. Et l’expansion ne s’est pas arrêtée durant l’hiver dernier, avec des foyers régulièrement détectés le long de la côte croate. Il faudra suivre ces épizooties avec une attention toute particulière pendant l’été et l’automne 2015.
Enfin le dernier article n’est pas à proprement parler un article d’épidémiologie. Le coût de la surveillance de la brucellose bovine a été approché au mieux à partir des données disponibles. Ces éléments de coût d’un système de surveillance sont trop rarement disponibles, alors qu’ils constituent un des préalables à toute réflexion, à l’évolution de dispositifs de surveillance, qui doit prendre en compte l’efficience actuelle et l’efficience escomptée suite à l’évolution envisagée.
Le comité de rédaction