Numéro 60 Bulletin épidémiologique
Editorial
Ce numéro consacré à la santé animale est tout d’abord centré sur trois maladies dont le territoire était officiellement indemne depuis un à quinze ans, selon la maladie. Cela met l’accent, si cela était nécessaire, sur les limites du concept d’« éradication » des maladies.
La réintroduction ou la résurgence de maladies peuvent prendre des formes très diverses. La détection d’un cas de brucellose chez les bovins domestiques en 2012 a conduit en 2013 à la découverte, totalement inattendue et en contradiction avec les modèles épidémiologiques établis, d’une épizootie de brucellose dans une population de bouquetins dans le massif du Bargy en Haute- Savoie, très vraisemblablement à l’origine de cette résurgence chez les bovins.
La France métropolitaine est officiellement indemne de fièvre catarrhale ovine depuis fin 2012, et une démarche d’obtention du même statut était en cours pour la Corse, quand une nouvelle épizootie en provenance de Sardaigne a touché l’ensemble de la Corse à l’automne 2013, avec une prévalence élevée pour les troupeaux ovins.
Les derniers cas de rage autochtones chez les animaux domestiques datent de 1998. Mais des cas sont détectés régulièrement chez des chiens et des chats introduits illégalement depuis des zones d’enzootie, comme l’illustre le dernier cas, tout récent, d’un chaton provenant du Maroc et trouvé ensuite sur la voie publique en France.
Ces trois exemples illustrent l’importance majeure qu’il y a à disposer de systèmes et de moyens de surveillance performants, ce qui commence par un réseau d’acteurs de terrain sensibilisés. Ces acteurs représentent le premier maillon – et le maillon essentiel – de la vigilance, a fortiori quand il s’agit de maladies exotiques. L’apparition d’un épisode d’influenza aviaire hautement pathogène en Italie ou encore l’extension de l’aire de diffusion du virus West Nile dans l’est du bassin méditerranéen sont deux événements qui nous rappellent la multiplicité et l’évolutivité des dangers sanitaires qui menacent notre territoire.
Mais la garantie d’un fonctionnement efficace des dispositifs passe aussi par leur évaluation périodique. Dans le cadre de l’activité de la Plateforme ESA, cette évaluation est menée à l’aide de la méthode Oasis, comme, par exemple, pour le dispositif de surveillance des pestes aviaires.
Ce numéro est le dernier de l’année 2013 et nous en profitons pour vous envoyer nos meilleurs voeux pour l’année à venir.
Le comité de rédaction