ANSES - Le Magazine

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January 2024

Numéro 101 Articles périodiques publiés en 2024

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Articles

Article Bilan du diagnostic du botulisme bovin en laboratoire en France en 2022 : 35 foyers confirmés

Le botulisme est une maladie neuroparalytique due à l’action de la toxine botulique produite principalement par Clostridium botulinum. Anciennement classé en danger sanitaire de première catégorie, le botulisme fait actuellement partie de la liste provisoire des maladies d’intérêt national. Cette maladie peut entrainer de fortes mortalités et des pertes économiques importantes dans les élevages atteints. Le nombre annuel moyen de foyers de botulisme dans les élevages bovins en France confirmés en laboratoire sur la période 2009-2019 était de dix. En 2022, 35 foyers en élevage bovin ont été confirmés biologiquement. Une augmentation du nombre de foyers confirmés en laboratoire avait déjà été notée en 2020, confirmant une tendance à l’augmentation du nombre de foyers de botulisme bovin en France. Plusieurs hypothèses peuvent être émises pour expliquer cette augmentation et sont présentées dans cet article.

Article Émergence de la maladie hémorragique épizootique en France en 2023

Le virus de la maladie hémorragique épizootique (MHE) transmis par les culicoïdes représente une menace significative pour le cheptel bovin européen. Initialement identifié aux États-Unis en 1955, il s’est propagé à travers le monde, touchant plusieurs continents, y compris l’Europe pour la première fois en 2022. En 2021, une souche de sérotype 8 (EHDV-8) non décrite auparavant a été détectée en Tunisie, puis signalée en Sardaigne, en Sicile et en Andalousie majoritairement chez les bovins. Au cours de l’été 2023, le virus s’est rapidement répandu dans toute la péninsule ibérique, puis au sud de la France.

Au 27 mars 2024 soit un peu plus de cinq mois après les premières détections en France, plus de 4 000 foyers ont été signalés dans 20 départements, mettant en évidence la rapidité de la propagation du virus. L’émergence de la MHE en France en 2023 soulève des préoccupations majeures quant à ses conséquences potentielles sur les ruminants domestiques et la faune sauvage, et souligne l’importance d’une surveillance constante, de stratégies de prévention efficaces et d’une collaboration internationale.

Article Comment l’organisation des acteurs locaux influence-t-elle la surveillance sanitaire ? Modèle pro-curatif vs. modèle pro-préventif

La surveillance évènementielle (i.e. la déclaration spontanée aux autorités vétérinaires des suspicions de maladies réglementées) est considérée comme la méthode la plus efficace de détection précoce des foyers de maladie. Néanmoins, des études ont montré que la surveillance évènementielle avait une sensibilité limitée du fait d’une sous-déclaration des cas, avec une variabilité entre des départements aux profils d'élevage bovin similaires. Nous avons donc posé l’hypothèse que l’organisation des acteurs de la surveillance dans les départements affectait leur contribution à la surveillance évènementielle. Nous avons mené une série d’entretiens semi-directifs avec des acteurs de la surveillance en santé animale dans deux départements. Notre analyse a débouché sur deux modèles socio-économiques : pro-curatif et pro-préventif. Ces modèles ont montré un lien entre le niveau de concurrence subi par les vétérinaires sur la vente de médicaments vétérinaires et la contribution globale des acteurs à la surveillance sanitaire. Nos résultats suggèrent que le modèle pro-préventif contribue davantage à la surveillance que le modèle pro-curatif, car l'information qui y est produite circule plus précocement et largement entre les différents acteurs.

Article Estimation de la date présumée d’une mortalité massive aigue d’abeilles à partir de la masse d’un échantillon de cadavres d’abeilles adultes : étude pilote

Dans le cadre de mortalité massive aigue d’abeilles, la démarche d’investigation s’appuie sur des examens cliniques et une enquête environnementale. La date de la mort peut apporter une information pertinente à ces volets de l’investigation mais n’est pas toujours facile à estimer. Dans la perspective de développement d’un outil permettant d’estimer la date de la mort des abeilles, nous avons conduit une étude pilote pour modéliser l’évolution de la masse de lots d’abeilles après leur mort et déterminé certains facteurs qui influencent cette évolution. Les résultats ont montré des effets de la sous-espèce des abeilles et de la saison pendant laquelle l’expérience était menée sur la masse des abeilles au moment de leur mort et après déshydratation. Le modèle et les variables utilisées sont discutés ainsi que l’influence potentielle de facteurs non pris en compte dans cette étude sur la cinétique d’évolution de la masse des abeilles après la mort.