L’exécution du programme de lutte contre les salmonelles sur la période 2015-2018 a montré que la France a répondu aux objectifs de prévalence fixés par l’UE dans toutes les filières sur cette période. Le nombre de foyers à salmonelles classées dangers sanitaires de première catégorie est resté relativement stable par rapport aux années précédentes (période 2011-2014) aux étages de sélection et de multiplication, malgré plusieurs cas de contamination d’origine commune (via l’aliment pour volailles notamment). En filière Gallus gallus œufs de consommation, les foyers étaient également stables par rapport aux années précédentes (période 2011-2014) à l’étage de production, et quasi-absents aux étages de sélection et de multiplication. La comparaison du nombre de suspicions et foyers avant et après la publication de l’arrêté du 1er août 2018 a montré une nette diminution du recours à l’échantillonnage de confirmation en filière Gallus gallus œufs de consommation. En filières Meleagris gallopavo et Gallus gallus chair de production, on note une diminution du nombre de foyers à S. Enteritidis sur 2015-2018, en parallèle d’une augmentation du nombre de foyers à S. Typhimurium variant 1,4,[5],12:i:-. Le nombre de foyers à S. Typhimurium en filières Meleagris gallopavo et Gallus gallus chair de production a diminué en France métropolitaine, alors qu’il a augmenté à La Réunion. L’utilisation de techniques moléculaires de caractérisation des souches bactériennes vient en appui aux enquêtes épidémiologiques et contribue à renforcer le dispositif sanitaire national.
Numéro 94 Spécial Maladies Animales Réglementées et Emergentes (MRE)
Au sommaire
Articles
[MRE] Surveillance de la tuberculose due à Mycobacterium bovis en France métropolitaine en 2018 : résultats et indicateurs de fonctionnement
[MRE] Analyse descriptive de la situation sanitaire de la tuberculose à Mycobacterium bovis en région nouvelle-aquitaine en 2018
L’année 2018 en Nouvelle-Aquitaine a été marquée par un record du nombre de foyers de tuberculose à M. bovis en élevage bovin avec 98 foyers déclarés, ce qui représente 80 % des foyers français. De plus, 91 blaireaux ont été détectés infectés, ainsi que 36 sangliers lors de la campagne cynégétique de 2017-2018, ce qui constitue, là aussi, l’essentiel des cas français (94.%). L’augmentation du nombre de foyers détectés et leur diffusion géographique témoignent d’une situation sanitaire qui semble se dégrader. Le renforcement des mesures de surveillance opéré à partir de la campagne de prophylaxie 2017-2018 pourrait également expliquer en partie cette augmentation. Face à ce constat, il semble indispensable de poursuivre et de renforcer les efforts déjà engagés en matière de prévention, de surveillance et de lutte.
[MRE] Synthèse des foyers d’anémie infectieuse des équidés reportes en France entre 2017 et 2019
[MRE] Bilan de la surveillance de la brucellose des petits ruminants en France métropolitaine entre 2015 et 2019
Aucun foyer de brucellose n’a été détecté dans un élevage de petits ruminants en France métropolitaine depuis 2003. La surveillance de cette maladie, basée sur une surveillance événementielle (fondée sur la déclaration des avortements) et sur une surveillance programmée (par dépistage sérologique régulier) a montré l’absence de foyers de brucellose des petits ruminants entre 2015 et 2019. Au début de l’année 2021, l’ensemble des départements métropolitains étaient reconnus officiellement indemnes par l’Union Européenne. L’analyse des données de surveillance suggère cependant une très faible sensibilisation des éleveurs de petits ruminants à la déclaration des avortements, ce qui représente un point de fragilité important du système de surveillance.
[MRE] Bilan du programme de lutte contre Salmonella dans les troupeaux des espèces Gallus gallus et Meleagris gallopavo en 2019
L’exécution du programme de lutte contre les salmonelles en 2019 a montré que la France a répondu aux objectifs de prévalence fixés par l’UE dans toutes les filières avicoles surveillées. Les foyers à salmonelles classées dangers sanitaires de première catégorie sont restés sporadiques aux étages de sélection et multiplication. En filière Gallus gallus œufs de consommation, le nombre de foyers à Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium est en augmentation (+ 45 %) par rapport à 2018. En filières Meleagris gallopavo et Gallus gallus chair de production, la prévalence des sérovars réglementés demeure stable depuis 2010 mais S. Typhimurium variant 1,4,[5],12:i:- devient aussi fréquent que S. Enteritidis ou S. Typhimurium, et même dominant en production de dindes de chair.
[MRE] Bilan de quatre années (2016-2019) de surveillance de l’ESB en France
Cet article présente les résultats de la surveillance de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en France métropolitaine, entre 2016 et 2019. Au total, 928 412 bovins ont été testés sur la période, permettant la détection d’un cas d’ESB classique, de neuf cas d’ESB atypique de type H et de trois cas de type L. Parmi ces cas, douze ont été détectés via le programme de surveillance à l’équarrissage et un cas de type L a été identifié à l’inspection ante-mortem en abattoir en 2018.
[MRE] Bilan de la surveillance des encéphalopathies spongiformes des petits ruminants de 2016 à 2019
La surveillance des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) chez les petits ruminants en France se compose d'une surveillance programmée (alignée sur les exigences européennes au 1er janvier 2016), une surveillance événementielle, le contrôle sanitaire officiel (CSO) et la police sanitaire (APMS). Entre 2016 et 2019, 29 cas de tremblante atypique et sept cas de tremblante classique ont été identifiés chez les ovins et caprins. Parmi eux, 26 cas de tremblante atypique et un cas de tremblante classique ont été détectés dans le cadre de la surveillance programmée à l’abattoir et à l’équarrissage. Deux cas de tremblante classique ont été détectés par la surveillance évènementielle et deux cas de tremblante atypique via le CSO. La police sanitaire a permis de détecter un cas atypique et quatre cas classiques. Le bilan de la surveillance programmée continue de montrer un maintien à un bas niveau de la tremblante classique et atypique chez les petits ruminants.
[MRE] La surveillance des populations de culicoïdes en France métropolitaine entre 2017 et 2019
Depuis la réémergence du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) en France continentale en 2015, une surveillance entomologique des populations de Culicoides a été redéployée à l’échelle de la métropole entre novembre 2015 et avril 2018, complétant le réseau de piégeages déjà en place en Corse depuis 2002. Pour la saison hivernale 2017-2018, cette surveillance aura permis de déclarer 16 départements en zone saisonnièrement indemne sur des durées variables. Suite à l’arrêt de la surveillance en France continentale en avril 2018, le réseau a continué de fonctionner en Corse et au port de Sète. De plus, des missions ponctuelles de surveillance de l’espèce d’origine afrotropicale Culicoides imicola, vectrice majeure du virus de la FCO, ont eu lieu en alternance une année sur deux, dans les Pyrénées-Orientales, où l’espèce n’est plus capturée depuis 2012, et dans le Var et les Alpes-Maritimes où l’on observe une stabilité de la distribution géographique et des abondances des populations depuis l’installation de l’espèce détectée en 2003. Les données d'abondance et de distribution relevée sur le long terme dans cette zone suggèrent que cette espèce exotique pourrait avoir atteint sa limite géographique nord dans le bassin méditerranéen.
[MRE] Bilan de la surveillance de la brucellose bovine en France entre 2015 et 2019
Cet article dresse le bilan de la surveillance de la brucellose bovine en France entre 2015 et 2019. Les dispositifs de surveillance évènementielle (qui repose sur la déclaration des avortements), de surveillance programmée (réalisée par dépistage sérologique) et de police sanitaire ont démontré l’absence de foyers de brucellose dans les élevages bovins pendant toute cette période. Ces résultats confirment la situation indemne du pays. Cependant, cette bonne situation conduit à la présence de réactions faussement positives lors des opérations de surveillance évènementielle ou programmée et à une certaine démotivation pour la surveillance évènementielle de la part des acteurs de terrain.
[MRE] Bilan de la surveillance à l’égard des pestes porcines classique et africaine en France en 2017, 2018 et 2019 : la France maintient son statut indemne
Dans un contexte épidémiologique où la peste porcine africaine (PPA) présente depuis 2014 dans certains États-Membres de l’Est de l’Union Européenne (Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie), s’est étendue à la Moldavie (2016), Roumanie (2017), République Tchèque (2017), Hongrie (avril 2018), Belgique (septembre 2018), Slovaquie (juillet 2019), Serbie (août 2019), alors que la peste porcine classique (PPC) est éradiquée de tous les élevages au sein de l’Union européenne (EU), la démonstration du statut indemne de la France vis-à-vis de ces deux maladies et la détection précoce d’une émergence restaient les principaux objectifs de la surveillance menée sur la période de 2017 à 2019.
Comme les années précédentes, la vigilance à l’égard de la PPC a reposé sur une surveillance programmée des porcs et sangliers d’élevage et une surveillance événementielle en élevage et faune sauvage. La surveillance programmée est réalisée par sérologie en élevage de sélection-multiplication, et par sérologie et virologie à l’abattoir. La vigilance à l'égard de la PPA a reposé sur une surveillance événementielle en élevage de porcs et sangliers et une surveillance accrue des sangliers sauvages trouvés morts sur le terrain.
Ainsi en trois ans (2017-2019), les surveillances programmée et évènementielle des pestes porcines conduites chez les porcs domestiques et les sangliers en élevage ou à l’abattoir ont été à l’origine de soixante-et-un arrêtés préfectoraux de mise sous surveillance (APMS). Toutes ces suspicions ont été infirmées.
[MRE] Surveillance des dangers sanitaires de première catégorie pour les poissons d’élevage et état des lieux de la détection de virus émergents sur la période 2016 - 2020
Durant les dernières décennies, la généralisation de l’élevage mono-spécifique intensif dans la filière piscicole et l’intensification des échanges de poissons et semences ont complexifié la gestion sanitaire des élevages dans les bassins de production en favorisant l’émergence d’agents pathogènes tels que les rhabdovirus responsables de la septicémie hémorragique virale (SHV) et de la nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI). Une surveillance appropriée, qui concerne en premier lieu les élevages de salmonidés (qui occupent la première place dans la production piscicole française) mais également la pisciculture d’étang, a été mise en place pour contrôler ces maladies. Elle a été renforcée en 2017 par le lancement d’un Plan National d’Eradication et de Surveillance (PNES) soutenu financièrement par l’Union Européenne, plan dont l’objectif est d’obtenir à moyen terme le statut indemne pour la SHV et de NHI pour l’ensemble du territoire français. Sur la période 2016-2020, les résultats de la surveillance confirment le maintien d'une situation sanitaire stable sur le territoire vis-à-vis de ces deux maladies mais également de l’herpèsvirose de la carpe (HVC), détectée régulièrement depuis plus d'une décennie en France.
[MRE] Surveillance de la tuberculose due à Mycobacterium bovis en France métropolitaine en 2019 : Résultats et indicateurs de fonctionnement
La France est officiellement indemne de tuberculose due à Mycobacterium bovis. Cependant quelques foyers bovins ainsi que des animaux sauvages infectés sont régulièrement détectés sur le territoire métropolitain. L’appréciation de la situation sanitaire nationale vis-à-vis de la tuberculose bovine repose sur deux dispositifs dédiés, l’un à la surveillance des bovins et l’autre à la surveillance des principales espèces sauvages sensibles (Sylvatub).
En 2019, à partir de l’ensemble des modalités de surveillance, 92 foyers bovins ont été confirmés infectés ainsi que 156 blaireaux dans des zones géographiquement proches de celles des foyers bovins. De même, 27 sangliers ont été confirmés infectés lors de la saison cynégétique de 2018-2019. Le taux d’incidence apparent national dans les troupeaux bovins était de 0,06 %, en légère diminution par rapport à 2018 (0,07 %).
Comme les années précédentes, la distribution géographique des cas et foyers était hétérogène. Le renforcement de la surveillance dans les zones d’enzootie connues a été poursuivi. Comme lors de la saison précédente, des foyers ou des animaux sauvages infectés ont été détectés ponctuellement en limite ou en dehors des zones à risque prédéfinies.
Ainsi, si cette infection reste rare, l’analyse conjointe des résultats des deux dispositifs (Sylvatub et surveillance des bovins) souligne l’importance de maintenir les efforts sur l’ensemble du territoire métropolitain pour atteindre les objectifs de surveillance.
[MRE] Bilan de la surveillance de l’influenza aviaire en France en 2018 et 2019
En 2018 et 2019, la France est demeurée indemne d’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IA HP) dans les élevages de volailles domestiques. Cependant, des foyers d’IA Faiblement Pathogène (IA FP) de sous-type H5 (26 en 2018 et 1 en 2019) ou H7 (1 en 2018) sont régulièrement détectés par la surveillance programmée et par la surveillance événementielle, essentiellement en élevages de palmipèdes. Trois foyers d’IA FP non réglementée de sous type H3N1 ont aussi été observés dans des élevages de galliformes dans le Nord en 2019 en relation avec une épizootie en Belgique. Dans l’avifaune sauvage, un cas d’IA FP IA FP A(H5N2) a été détecté en 2018. L’ensemble de ces résultats montre l’existence constante d’un risque IA sur le territoire, justifiant le maintien d’une vigilance continue afin de pouvoir détecter le plus rapidement possible l’apparition de foyers et d’identifier les souches responsables.
[MRE) Adaptation des mesures de surveillance face à une situation épidémiologique favorable pour l’hypodermose bovine en France. Le point sur la période du 1er juillet 2016 au 30 juin 2021
Durant les campagnes 2016-2017 à 2020-2021, le dispositif de surveillance aléatoire de l’hypodermose bovine par analyses sérologiques et contrôles visuels a évolué. Historiquement conduit sur un échantillonnage départemental ou régional (1) et cela jusqu’en 2017-2018, ce dispositif s’établit depuis 2018-2019 sur la base d’un échantillonnage national. Du fait de la très bonne situation sanitaire, il est en effet devenu approprié que le statut vis-à-vis du varron soit défini au niveau national (France continentale) et non plus à un niveau local. En échantillonnant la surveillance aléatoire sur une zone de dimension plus grande, la loi hypergéométrique applicable produit par effet de conséquence un nombre moindre de cheptels à prélever. Cela conduit à réduire significativement le nombre de cheptels à contrôler dans le cadre du plan de contrôle aléatoire du programme varron, à niveau de garantie « zone assainie » équivalent. En conséquence de cet objectif, le plan de sondage a lui aussi évolué. Ainsi, bien que l’effectif cheptel contrôlé se soit considérablement réduit (proche de 3,5 % du cheptel bovin français en 2016-2017, celui-ci est désormais proche de 0,7 %), la surveillance permet de répondre à ce nouvel objectif. Sur ces cinq années, aucun foyer n’a été mis en évidence : la situation épidémiologique de la France vis-à-vis de l’hypodermose bovine reste donc très favorable.
[MRE] Bilan de la surveillance des maladies réglementées et des troubles de santé de l’Abeille mellifère domestique Apis mellifera de 2017 à 2019
Sur la période 2017-2019, l’État a mis en œuvre ou subventionné différents dispositifs et systèmes de surveillance chez les abeilles mellifères domestiques (Apis mellifera) :
- Des dispositifs de surveillance de dangers sanitaires biotiques règlementés. Quatre dangers sanitaires étaient classés en dangers sanitaires de 1ère catégorie pendant cette période : Paenibacillus larvae (agent de la loque américaine), Nosema apis (agent de la nosémose), Tropilaelaps spp. (agent de la tropilaelose), Aethina tumida (le petit coléoptère des ruches) et deux en 2e catégorie : Vespa velutina var. nigrithorax (frelon asiatique à pattes jaunes) et Varroa destructor (agent de la varroose). Les résultats de ces dispositifs de 2017 à 2019 ont confirmé l’absence des deux agents exotiques, Tropilaelaps spp. et A. tumida sur le territoire national, la présence enzootique de la loque américaine et de V. destructor, la détection de ce parasite sur l’île de La Réunion et la progression de l’aire de répartition du frelon asiatique à pattes jaunes (six nouveaux départements colonisés). Aucun foyer de nosémose à N. apis n’a été confirmé pendant cette période.
- Un dispositif de surveillance des mortalités massives aiguës d'abeilles adultes avec suspicion d'intoxication géré par l’Etat, révisé en 2018.
- L’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère (OMAA) créé en 2017 et une enquête nationale de mortalité hivernale des colonies d’abeilles (ENMHA) lancée en 2018.
Sur cette période, ces différents dispositifs, l’Observatoire et l’Enquête se sont appuyés pour la plupart sur l’expertise de groupes de travail dédiés de la Plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale (Plateforme ESA).
[MRE] Bilan de la surveillance réglementée de l’IBR en France entre 2018 et 2020 : reconnaissance européenne du programme d’éradication, évaluation des coûts et travaux du laboratoire national de référence
La rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) est une maladie virale, provoquée par l’herpesvirus bovin de type 1 (BoHV1) qui possède un tropisme principalement respiratoire et génital. Dans l’élevage français, l’infection reste le plus souvent asymptomatique et la maladie présente un enjeu essentiellement commercial pour le marché national, européen et international. Le renforcement de la lutte contre cette maladie depuis 2016 s’est traduit par une baisse de la prévalence nationale de 4 % à 2,5 %, et de l’incidence de 0,54 % à 0,35 % à l’échelle des cheptels, durant la période 2018 à 2020. La proportion de cheptels sous appellation « indemne d’IBR » a atteint 91,5 % au 30 juin 2020. Ces résultats ont permis d’obtenir la reconnaissance du programme français de lutte par la Commission européenne. Les élevages français bénéficient, d’une part, de garanties additionnelles pour l’introduction d’animaux depuis des Etats membres sans programme reconnu et, d’autre part, d’allègement des garanties aux échanges intra-Union Européenne pour États membres.